TOUR DU MONDE DE L’HABITAT VU PAR LA SOCIÉTÉ CIVILE

Métropolisation

Dernière mise à jour le 12 septembre 2019

“La Métropolisation est un processus d’accroissement du pouvoir de commandement de la grande ville sur une aire de plus en plus large. L’émergence et l’épanouissement de villes internationales ou mondiales, de concentration en matière de main d’œuvre et de l’innovation, sont aussi porteurs de ségrégations intra-métropolitaines et de tensions diverses”.

Ce serait un phénomène nouveau, identifié dans certains pays d’Amérique latine et qui serait alimenté par la mondialisation de l’économie.

En 2008, l’article d’IRENEES identifie d’un côté des métropoles sud américaines, c’est-à-dire des villes telles Lima, Mexico, Buenos Aires, … et, de l’autre, des aires de métropolisation qui sont autant d’aires géographiques dépassant les limites de ces villes. Exemple : Colombie. Si Bogotà est une métropole ; l’aire de Caracas – Bogotà – Barranquilla – Cali et Medellin constitue une aire de métropolisation.

L’article identifie dès lors les caractéristiques suivantes de ces zones métropolites :

  1. L’habitat populaire se situe majoritairement dans les bidonvilles et les plus démunis dorment sur des trottoirs. Les parties dégradées des quartiers anciens faisant partie de « la vieille ville coloniale » logent aussi les plus démunis. Par exemple à Sâo Paulo, le centre historique ancien, partiellement protégé au nom du patrimoine, a connu son essor au XIXe et au début du XXe siècle grâce nouveaux riches issus du boom du café qui ont construit de grandes villas qu’ils ont par la suite abandonné pour s’installer dans des cités-jardins plus modernes. Ces villas désormais dégradées et fragmentées en des appartements d’une pièce hébergent illégalement des familles qui s’y entassent . En 1997, on estimait que ces taudis de Sâo Paulo abritaient environ deux millions d’habitants.
  2. Certaines personnes bâtissent eux-mêmes leur logement. Ces logements manquent bien sûr d’infrastructures indispensables ou sont construits sur des terrains inappropriés comme les plaines inondables, les flancs de colline très pentues.
  3. Le problème de l’habitat urbain est que la quantité et le type de logements construits ne correspondent pas aux attentes des populations les plus démunis. Les prix des logements légaux sont exorbitants pour les familles à faible revenus ce qui entraîne leur exclusion et donc une dualisation de la ville entre quartiers résidentiels et bidonvilles.
  4. Ces habitants des quartiers populaires ne sont pas intégrés à la vie économique de la ville et sont victimes d’une exclusion socio-spatiale.

D’autres problèmes rencontrés par ces personnes sont liés aux transports en commun, le plus souvent coûteux, bondés à l’extrême et les routes sont embouteillées. Certains quartiers ne sont même pas désservis. Cela rend donc difficile l’accès aux emplois qui sont au centre de la ville.

Source : IRENEES – Fiche « Amérique latine : l’explosion urbaine, facteur de pauvreté et de conflits sociaux »

Voir aussi : Métropole (ou megalopole)