TOUR DU MONDE DE L’HABITAT VU PAR LA SOCIÉTÉ CIVILE

Cittàslow ou Ville Lente

Dernière mise à jour le 6 septembre 2019

Définition

Le mot d’ordre est l’éloge de la lenteur, en des temps où celle-ci n’est pas vraiment au goût du jour, noyée sous les mots d’efficacité, de rentabilité, de croissance. Ce mouvement apporte donc une nouvelle approche de la ville, qui au lieu de faciliter la rapidité, les échanges purement fonctionnels et souvent mercantiles, donne la possibilité à ses habitants de prendre le temps pour profiter de leur espace de vie, pour créer de nouveaux espaces propices aux relations humaines, à la réflexion, à toutes sortes de réflexion et d’actions difficiles à accomplir rapidement, dans l’urgence et le stress.

Historique

Le précurseur du concept de ville lente est, dit-on, IVAN ILLICH dans sont ouvrage “Energie et Equité” de 1973 :

“À pied, les hommes sont plus ou moins à égalité. Ils vont spontanément à la vitesse de 4 à 6 kilomètres à l’heure, en tout lieu et dans toute direction, dans la mesure où rien ne leur est défendu légalement ou physiquement. […] Dès que les machines ont consacré à chaque voyageur plus qu’une certaine puissance en chevaux-vapeur, cette industrie a diminué l’égalité entre les gens, restreint leur mobilité en leur imposant un réseau d’itinéraires obligés produits industriellement, engendré un manque de temps sans précédent. Dès que la vitesse de leur voiture dépasse un certain seuil, les gens deviennent prisonniers de la rotation quotidienne entre leur logement et leur travail.”

Quelques années plus tard, en 1999, le terme de Ville lente est apparaîtra dans le langage, en Italie : “Cittàslow”. Il a été créé par CARLO PETRINI, dans la foulée du “slowfood”, mouvement lancé en 1986 lors de l’ouverture d’un nouveau Mac Do à Rome, Piazza di Spagna. Video FR de Carlo Petrini

Le concept

Le mot d’ordre est l’éloge de la lenteur, en des temps où celle-ci n’est pas vraiment au goût du jour, noyée sous les mots d’efficacité, de rentabilité, de croissance. Ce mouvement apporte donc une nouvelle approche de la ville, qui au lieu de faciliter la rapidité, les échanges purement fonctionnels et souvent mercantiles, donne la possibilité à ses habitants de prendre le temps pour profiter de leur espace de vie, pour créer de nouveaux espaces propices aux relations humaines, à la réflexion, à toutes sortes de réflexion et d’actions difficiles à accomplir rapidement, dans l’urgence et le stress. Ainsi, le mouvement slow qui a commencé en s’intéressant à la nourriture, s’est étendu à la ville, mais aussi au voyage, à l’éducation, à la culture et même au sexe !

Qu’est-ce qu’une ville lente ?

Le manifeste Cittaslow comporte soixante-dix recommandations et obligations, dont voici les principales :

  • Mise en valeur du patrimoine urbain historique en évitant la construction de nouveaux bâtiments.
  • Réduction des consommations énergétiques.
  • Promotion des technologies écologiques.
  • Multiplication des espaces verts et des espaces de loisirs.
  • Propreté de la ville.
  • Priorité aux transports en communs et autres transports non polluants.
  • Diminution des déchets et développement de programmes de recyclage.
  • Multiplication des zones piétonnes.
  • Développement des commerces de proximité.
  • Développement d’infrastructures collectives et d’équipements adaptés aux handicapés et aux divers âges de la vie.
  • Développement d’une véritable démocratie participative.
  • Préservation et développement des coutumes locales et produits régionaux.
  • Exclusion des OGM.

L’auteure de cette fiche DPH analyse également le concept de ville lente au regard d’une part du droit à la ville et, d’autre part, du concept de décroissance appliqué à la ville. Elle estime que nous nous trouvons en présence d’expériences réussies de concrétisation du droit à la ville.

Source : Fiche DPH réalisée par Charlotte Mathivet, réseau HIC

Un réseau de villes lentes de par le monde

Depuis sa création, en 1999, ce concept a fait du chemin et de nombreuses villes adhèrent maintenant en tant que ‘villes lentes’. Elles doivent pour cela réunir une série de critères et s’engager à adhérer aux statuts et à la Charte Cittaslow. L’appellation “ville lente” est une marque de qualité des petites communautés. C’est pourquoi, seules les villes de moins de 50.000 habitants peuvent adhérer au réseau en s’engageant à promouvoir la qualité de vie de leurs habitants. En 2012, on comptait plus de 100 villes dans 10 pays qui ont fait le choix de ce ‘label’ de qualité.

Le réseau : Site InternetLes contacter.

Statuts et Charte : Lien pour téléchargement