TOUR DU MONDE DE L’HABITAT VU PAR LA SOCIÉTÉ CIVILE

Barrio

Dernière mise à jour le 5 septembre 2019

“La notion de « barrio » non seulement évoque l’exclusion, la ségrégation, la détérioration, le non accepté et non acceptable, mais en plus s’oppose à celle d’urbanisation, de société urbaine.”

“Il existe en fait toute une théorie sociale qui définit à priori le barrio, à partir de laquelle se fonde l’action politique en matière de développement urbain et dont dépend le comportement de la société et des habitants des quartiers défavorisés. Il est important de connaître ces mécanismes de pensée et d’action pour enfin pouvoir réhabiliter les barrios avec méthodologie.”

“Très souvent, le terme barrio est assimilé à celui de village (ou de « zone populaire », sans doute parce qu’il est formé, à l’origine, de ruraux. Mais ces notions font tout de suite référence à une classe sociale pauvre et à partir de là s’installe une relation stratégique entre l’Etat, les agents sociaux et les populations des barrios. De leur côté, les habitants considèrent ces quartiers comme les limites de l’espace qui leur revient dans une zone urbaine; et l’Etat et les institutions sociales considèrent le barrio comme un lieu idéal pour y étendre leur domination sur la société. En fait, le barrio représente un espace stratégique social où tous les acteurs d’une société sont présents : l’individu, la famille, le groupe de quartier, l’Etat et les institutions sociales. Mais ces relations « tactiques » sont essentiellement dues à la tendance générale de la classe dominante à imposer l’idée que les barrios constituent une unité homogène où la dynamique et les processus solidaires restent internes.”

“Il faut bien comprendre que le barrio est hétérogène dans son fonctionnement interne – les intérêts de chacun sont différents- et dans ses relations avec l’extérieur – où les intérêts d’ordre social, économique ou politique se mélangent indistinctement. En d’autres termes, le barrio ne correspond pas simplement à une forme de logement, avec ses rues, murs et escaliers; c’est, plus qu’un simple quartier urbain, une société à part entière, la preuve en est que les institutions y sont des acteurs sociaux par excellence; pour bien comprendre comment se structure cette organisation populaire, il est important de s’imprégner des relations symboliques et morales des institutions comme la famille, l’amitié et le voisinage.”

Source : http://www.institut-gouvernance.org/en/analyse/fiche-analyse-74.html